Si je n'avais pas lu Edward Saïd, je serais orientaliste - لو ما قرأت كتاب إدوارد سعيد لكنت مستشرقة

Tuesday 18 September 2012

Monsieur Lazhar - le film de la semaine

(de Philippe Falardeau, avec Fellag, Sophie Nélisse, Emilien Néron)

Très beau film canadien, un jeu d'acteur nickel, et des sujets abordés de façon intelligente calme et subtile, bien que pas faciles : l'exil, le suicide, les réformes scolaires et pédagogiques parfois étranges, le choc des cultures, le traumatisme chez l'enfant ...
Synopsis rapide : une maîtresse de classe se suicide dans la classe, deux des enfants de cette classe la voient et en sont traumatisés, bien que de façon différentes. La directrice désespérée de trouver un(e) remplaçant(e), embauche Bachir Lazhar, qui se présente  omme instituteur algérien immigré au Canada. En fait il n'est pas instituteur (bien qu'il se révèle a relativement doué avec les gosses, et comprend de par sa propre histoire leur traumatisme), mais il est anciennement restaurateur, en pleine demande d'asile après que sa famille se soit faite assassinée en Algérie. 
Le film est bourré de clins d'oeils à tout un tas de sujets (la différence entre l'exotisme du voyage voulu et du voyage non-voulu, les lectures de certains livres ...)
Et comme souvent, devant un jeu d'acteur parfait de la part d'un enfant, sur des sujets lourds, je me demande toujours comment les enfants acteurs arrivent à ne pas être traumatisés eux-mêmes, à faire passer de si fortes émotions sans se laisser attaquer eux mêmes, en dehors du film, par elles. Ce n'est déjà pas facile pour un adulte ... A moins que les enfants, et les adolescents, n'aient justement une capacité supplémentaire, que les adultes ont perdu bien souvent, à l'empathie sans pour autant perdre le contrôle, une façon de se mettre à la place de l'autre, de le personnifier et de faire la différence en soi et l'autre ... Bref, quoi qu'il en soit, ce film est réussi à tout point de vue.

No comments:

Post a Comment