Si je n'avais pas lu Edward Saïd, je serais orientaliste - لو ما قرأت كتاب إدوارد سعيد لكنت مستشرقة

Saturday 15 December 2012

الحي اللاتيني ـ سهيل ادريس



“وإذ هو في ارتباكه والمطر لا يخفّ هطوله، مرّت بقربه فتاة تقرأ في كتاب وهي تمشي الهوينا، غير عابئة بالمطر. 
وشعر فجأة بأنّ موجة من ضياء تغمر كيانه، فتقشع عن نفسه غيوم الاضطراب والقلق، وتبعث في عينيه شعاع الرضى والإقبال. 
هنا، في صفحات الكتاب، سيجد راحة ضميره. إنّ الكتاب وحده سيحرّره من قيود هذا العالم المعذّب الذي يعيش فيه. 
ومثل هذه الفتاة، لن يعبأ بعد بالمطر ولا بالعواصف ولا بأوراق الخريف المتساقطة، ما دامت الكلمة التي يقرأها هي التي تقيه كل شيء. إنّ نور الحرف هو الذي سيشقّ لة طريق الخلاص.”
(ص. ٤٣)

(ذلك المقطع يصفني تماما) 

لم أنته بعد من قراءة كتاب سهيل ادريس عن الرحلة الدراسية لطالب لبناني إلى باريس (الحي اللاتيني هو الحي تقع فيه الجامعات القديمة خاصة السوربون ومكتبات كثيرة) ولكن منذ البداية استغربت من الصورة لدى الكاتب (يعني السارد لكن أفكر أن الكتاب تكاد يكون سيرة ذاتية مع أن لا أعرف شيئا عن الكاتب ... أحب أن أقرأ كتابا بدون أي معرفة عن المؤلف لأتجنب أي إنحياز في رأي) فاستغربت من صورته عن باريس والنساء فيها. ليس استغراب جديدة : كثيرًا ما أسمعها من كل الناس الاجنبيين عن فرنسا ... ولكن في هذا الكتاب، أنا الفرنسية أجد شيئا شبيهًا ل”استغراب” بنفس المعنى التي أعطاه إدوارد سعيد لكلمة “استشراق” بالنسبة للصورة المشوّهة لدى الغربيين عن الشرق : بنفس المعنى أجد صورة غريبة عن المدينة أقيم فيها، باريس، وعن النساء الفرنسيات ... من الممكن أن هناك حقيقة في أكثر الأشياء يصفها ولكن يضيف اليها متصورات غريبة يتحول الباقية إلى شيء آخر. 
في النهاية أعتقد أن الكتاب يكشف حقيقات عن حياة المهاجرين في بلاد آخر أكثر من أي شيء عن سوسيولوجية المجتمع الفرنسي. وفي ذلك أفكار الراوي مألوفة لديّ ... 
تعليق أخير : الراوي يحكي ويفكّر دائمًا في النساء ويبحث عن “المرأة” وحول هذه المسألة يطرح أفكاره عن الإختلاف بين نساء فرنسا ونساء بلده والعلاقات بين الجنسين في البلدين وفي الحقيقة لا أجد الكثير من الإختلاف بين البلدين كما يفكر هو. : مثل يكتب “وما أكثر ما ينسى الشابّ صديقه في الشرق يوم أن تدخل في حياته فتاة، وما أكثر ما تنسى الفتاة صديقتها، يوم أن يدخل في حياتها شابّ” ... ممكن سيغيّر أفكاره فيما بعد ولكن الآن أقول إنّ ذلك لا يقتصر على الشرق بل هو الحال تمامًا هنا في فرنسا ! علاقات الصداقة .في 
كل مكان معقدة غامضة ملتبسة وخاصة بين الرجال والنساء

Je suis en train de lire "Le quartier latin" de Suheyl Idris (aucune idée si ça a été traduit ... Probablement) et je suis assez intriguée par la vision du narrateur sur Paris et les femmes. A vrai dire ça me fait un peu rire, c'est comme "l'orientalisme" d'Edward Saïd à l'envers ( de "l'occidentalisme" ? Une image déformée de "l'Occident", entité qui ne veut rien dire en elle-même, pas plus que "l'Orient" ), et même si on peut dire que oui, les faits objectifs sont réalistes, la vision de l'auteur rend tout ça assez curieux pour le lecteur français qui vit à Paris. Il trouve des différences là où il n'y en a pas vraiment ... Vision idéalisée des rapports hommes-femmes en France. Enfin, je vais finir de le lire avant de me prononcer complètement ...
(Résumé : un étudiant libanais vient terminer ses études en France à la Sorbonne, avec quelques amis. Il rêve de rencontrer "la Femme", et cherche à se défaire de son passé sur lequel il ne s'étend pas trop, rêve de recommencer sa vie, d'une certaine indépendance qu'il a du mal à trouver. Et pour l'instant ne tombe que sur des cas très spéciaux qui profitent de sa naïveté).
Pour l'instant ça me paraît comme "l'ancêtre" de la vision moderne, quand un "occidental" voyage en "orient", de ce que les orientaux imaginent des pays occidentaux : focalisation quasi-exclusive sur le rapport entre sexe vu comme libre et facile (or c'est bien tout sauf libre et facile, quelque soit le pays ...) et ce que j'appelle la "vision MTV" du monde arabe sur l'occident. La plupart du temps la seule chose que la majorité des gens voient de l'occident étant les clips musicaux où on se doit d'avoir au moins une nana à poil et des dollars qui volent, ça donne une image aussi biaisée que celle des occidentaux, dont la plupart ne connaissent de l'orient que les mitraillettes, les barbus fous et le mythe du harem ...
Mais certes, le livre-ci est quand même d'un autre niveau que MTV vs JT du 20h, les pensées sont approndies et les situations complexes, et finalement, sous les dehors de fascination de la femme française, le narrateur parle plus de la vie et du ressenti d'un exilé dans un pays étranger, et là n'importe qui peut se reconnaître, pour un tant soit peu qu'il ait vécu un certain temps à l'étranger.

Friday 14 December 2012

The Hobbit : An Unexpected Journey ...

... And back again.
The insane all-time fan of J.R.R. Tolkien and Peter Jackson is back from the cinema and has still not quite returned to normal life, like as happened in 2001, 2002 and 2003.
And so is not able to deliver any sort of review yet about this first installment of "The Hobbit".
(But coming soon ... )
Meanwhile I'll be replaying the score by Howard Shore, one of the greatest composers ever.

De retour du cinéma, je n'ai toujours pas touché terre et j'ai bien du mal à me faire à l'idée. Le rêve recommence, comme il y a onze ans, lorsque j'ai ouvert pour la première fois la première page du Seigneur des Annneaux ... Donc, compte rendu du film plus tard. Là je vais me contenter de réécouter le CD de la b.o. d'Howard Shore, un des compositeurs les plus géniaux de tous les temps ... (Oui rien que ça).

قريبا ... أفكاري عن واحد من أكبار الأفلام ... من أكبر المؤلفين ... ... شاهدت لتو أحلامي الطفولية من جديد.
إقرأ تولكيين
وأركض إلى السينما

Friday 7 December 2012

Royal Affair ( En Kongelig Affaere )

     Le film de la semaine, même s'il est sorti depuis quelques semaines maintenant ...
     Film historique sur une histoire très peu connue de la plupart des gens qui ne savent pas grand-chose du Danemark : en France particulièrement on sait tous quelque chose des Lumières et de la révolution, mais on n'a pas toujours conscience de l'influence de ces idées ailleurs que dans l'Hexagone, et le cas du Danemark est passionant. Sans décapiter de roi ils sont arrivés au même résultat, avec une histoire parfaite pour un film dramatique sur une "classique" affaire d'adultère : 18ème siècle, un roi un peu dingue (dans le sens psychiatrique - d'ailleurs le jeu de rôle de l'acteur est impressionnant), un médecin qui l'aide et arrive à maintenir la connexion entre ce roi ingérable et le reste de la cour et du pays, et la reine, qui vient d'Angleterre, seule et malheureuse sous le poids de la vie de cour où elle n'a pas beaucoup d'amis.
    Le peuple croule sous la misère et la loi des nobles, mais le médecin du roi, admirateur des philosophes et des idées révolutionnaires de l'époque va essayer d'utiliser son influence sur le roi, sur le conseil de la reine (elle aussi acquise aux idées nouvelles), pour changer les choses. Et les choses changent, le médecin et la reine tombent amoureux, mais tout va trop vite et trop loin et bien évidemment cela finira mal, mais les graines sont semées, et plus tard le dauphin, écarté un temps du trône, reprendra le flambeau des Lumières...
    Et bien sûr, des beaux costumes ... Ca fait toujours du bien de voir un film avec des beaux costumes !

Thursday 6 December 2012

Première rencontre

(extrait de "Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja", éditions Phébus Libretto - un des nombreux ouvrages existant en plusieurs langues sur ce personnage légendaire du moyen orient, le mollah Nasr Eddin, connu pour les histoires drôles ou bizarres dont il est le sujet et/ou l'objet)


    La première fois que Nasr Eddin est présenté à Timour Leng (Tamerlan), le grand conquérant tartare, celui-ce est installé sur son trône en haut d'une estrade. En bas, assis par terre, tous les gens de sa cour.
    Le Hodja s'approche et, se jetant à genoux, il s'écrie :
- O Allah ! Tu est grand et je suis Ton humble serviteur !
    Timour s'esclaffe et prend à témoin les assistants :
- On m'avait parlé d'un sage, mais voilà un bel imbécile, qui me tient pour Allah !
    Alors Nasr Eddin, sans modifier en rien sa posture, repart :
- Pardonne ma méprise, ô saint archange Djibraïl (Gabriel) !
- Allons voyons, bonhomme, lui dit doucement Timour, enchanté de l'incident. Je ne suis pas non plus un ange ; je suis simplement un homme, un homme comme toi.
    A ces mots, Nasr Eddin se remet debout et lui lance vertement :
- Si tu est un homme comme moi, que fais-tu donc là-haut sur ce perchoir ? Descends et causons.

Saturday 24 November 2012

The inner workings of my mind ...

During this university year I'm discovering new things about myself : 
1 - that a man can actually have an effect on me with just words and nothing else - nothing else because a lot of details and facts render the mere thought of a relationship with him something pretty much scandalous (and this is when I discover I don't have that many moral standards, if he goes on with his word magic I don't exaclty know where I would find any reason to resist), and 
2 - that when it comes to sentimental matters it becomes quite impossible to express myself in my mother tongue ... I.e when answering his mails, I comment everything to myself in english, and my thoughts switch to english. Impossible to think and talk easily in french. That explains also why I have been trying to write stuff in french (in the perspective of writing a novel or something) and it always get stuck when it comes to the characters' intimacy or sentimental thoughts. And why writing in english is much easier, even if I don't master all the vocabulary nuances and shades ...
So I wonder which language I should use : forcing myself writing in french, however awkwardly, or doing it in english, however poorly ? All that nothing compared to my ultimate goal : writing in arabic, which seem at the moment quite impossible, above the pitiful student copies that we're asked to do ...

Tuesday 13 November 2012

الحفيدة الأميركية - كتاب لإنعام كوجه جي

“في الفندق، عملت ماما مساعدة طباخ لثلاث سنوات. ثم نقلوها إلى الاستقبال. كانت تندب حظها في كل يوم من أيام الله، إلى أن رأت رئيس قسم الفلسفة السابق في جامعة بغداد يعمل مسؤولًا عن أرفف الخضار في مخزن “فارمر جاك”. شرح لها الدكتور يعقوب، بفخر شديد، كيف ينقذ رؤوس الخس من التلف السريع. يشذّب وريقاتها الخارجية الذابلة ويغمّس خناجرها بالماء البارد. وبفضل تلك الهمّة استحقّ تقدير المراقب ونصف دولار زيادة في الساعة. منذ ذلك اللقاء توقفت الست بتول عن النقّ. صارت قنوعًا بعملها. لكنهم صرفوها لأن الفندق تحوّل إلى “منطقة نظيفة من التدخين” وكانت سيكارتها إصبعًا سادسة في يمناها.” 


“الحفيدة الأميريكية” واحد من أفضل الكتب قرأت أخيرًا ... كتاب عن مأزق الشعب العراقي وقطع جذور المهاجرين من دون أن يعونه تمامًا. وما يحدث لمل ترجع من أميركا عراقية إلى بلدها الأصل مجندة بجيش الاحتلال ؟ سترجع ألى أميركا محطمّة ومتقطعة النفس أكثر من قبل. مع أن موضوع الكتاب حزين فالكتاب ملئ بشيء تشبه خفة الظل وتأملات ممتعة من الحياة في أميركا وفي العراق. كأن عاشت الكاتبة كل الوضعيات تصفه في الكتاب ... ونمط كتابتها جميلة جدًا، لغة فصيحة تُقرأ بسهولة ولا تُشعرك بأن لا تليق بالموضوع المعاصر جدًا. 

Tuesday 6 November 2012

La piété de l'imam

(extrait de "Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja", éditions Phébus Libretto - un des nombreux ouvrages existant en plusieurs langues sur ce personnage légendaire du moyen orient, le mollah Nasr Eddin, connu pour les histoires drôles ou bizarres dont il est le sujet et/ou l'objet)


    Un jour, pendant la prière à la mosquée, tandis que les fidèles étaient prosternés, Nasr Eddin s'approche de l'imam qui récite à haute voix les versets sacrés et lui pince très durement l'oreille.
    L'imam ne réagit pas. Au contraire, pour bien montrer à Nasr Eddin sa piété et son détachement, il redouble de ferveur.
- Quel saint homme ! se dit Nasr Eddin. J'aurais dû lui voler sa bourse, il aurait connu l'extase divine !

Wednesday 31 October 2012

Le jour dernier - رواية "يوم الدين"


Le jour dernier - Racha Al Ameer
)الترجمة بالعربية قريبا)



    Voilà une belle histoire, à la fois simple entre un homme et une femme qui tombent amoureux, et complexe du fait du contexte : ils ne sont pas mariés ni l'un ni l'autre et ne comptent pas le devenir. Lui est imam ("modéré" dirait un journaliste aujourd'hui) menacé de mort (par des fondamentalistes) alors qu'il retrouve, paradoxalement, goût à la vie et à son métier en tombant amoureux d'une femme éloignée de son univers : plus jeune que lui, elle ne semble pas pratiquante, et fait des recherches sur un célèbre poète arabe du moyen-âge. C'est ce projet qui l'amène à rencontrer l'imam pour ses compétences en langue arabe, et c'est ce projet qui leur donne une excuse pour se revoir. C'est presque plus une histoire d'apprivoisement d'un solitaire presque asocial de timidité par une jeune femme active et attentive ... Mais l'amour est la motivation des deux, et en sort un nouveau projet qui va précipiter les évènements : une émission religieuse populaire qui bouscule un peu (trop) le genre, l'imam se retrouve dans un genre de bunker pour échapper aux fanatiques, et le suspense est tenu jusqu'au bout : va-t-il s'en sortir, et va-t-il retrouver sa belle ?

     Les rôles «féminin» et «masculin», si tant est que cela ait une signification, sont inversés : elle prend depuis le début du livre l'initiative de l'action (de manière pourtant en elle-même très «féminine») et lui se laisse guider, un peu perturbé dans sa vie quotidienne.

    Le livre est écrit à la première personne (c'est lui qui parle, et qui s'adresse à son amoureuse, ne sachant pas s'il va survivre ou pas), dans un style presque ampoulé mais toujours agréable à lire. La traduction française essaie de rendre le style très classique et beau de la version arabe bourrée de références culturelles (qui ne sont pas toujours traduisibles, donc elles ne sont parfois tout simplement pas traduites). Mais même sans connaître la version arabe, comme j'ai eu la chance de le faire, c'est un roman à lire, une belle perçée dans un univers chargé médiatiquement : pas de noms ni de personnages ni de lieux, on devine que le pays en question est le Liban mais sans plus, pas de descriptions inutiles, c'est un aperçu presque intemporel dans un univers très moderne, une histoire d'amour classique et de sentiments doux dans un contexte que l'on n'associe qu'à l'extrême, souvent déshumanisé, schématique.         Un livre qui nous fait rappeler que les gens sont semblables sous tous les cieux, et que les belles histoires peuvent tomber dans la vie de n'importe qui.

Thursday 25 October 2012

Campagne française - Campagne texane, le choc des cultures



Ma mère est partie le mois dernier au Texas, pour l'anniversaire d'une de ses meilleures amies (et avec ce don qu'elle a de faire des voyages gratuits!) qui vit là bas avec sa famille, après avoir vécu en France 5-6 ans et se faire expulser très vite pour un problème de papiers, alors même que son mari avait une très bonne place de patron d'usine pour le compte d'un compagnie pétrolière. Donc même si vous êtes une famille modèle américaine, blonds aux yeux bleus, faisant travailler je ne sais combien de français en gardant les emplois dans les usines locales, vous pouvez vous faire expulser comme des mal propres, pour un problème de papiers. ( Alors eux n'ont pas eu de souçi d'argent et de réinstallation, mais qu'en est-il de tous ces gens qui se font expulser alors qu'ils n'ont rien ... )

Bref, donc une famille américaine incroyablement gentille, tout en étant un cliché texan de film, que ma mère a pu revoir presque une dizaine d'années après. Mais au delà de son bonheur de les revoir, le Texas la fait rire, et donc voilà deux mails qu'elle nous a envoyé.

(Bien sûr c'est très "parlé", étant tous habitués à écrire académiquement ou du moins en très beau français tous les jours, on a tous adopté sans s'en rendre compte un style limite, très familier et plein de fautes à dessein, pour nos correspondances "en interne".)



(...) Et comme là c'est samedi aprèm', j'ai un peu le temps de vous raconter tout ce qui se passe par là, et en même temps pas grand chose.
En fait, il me reste 1h avant de partir au rodéo, si si, mdr! Et j'y vais avec K. dans son énorme bagnole rouge rutilant, vous savez, les trucks comme j'aime, avec la caisse derrière à l'air libre où monte le chien, comme c'est répandu en Australie, quoi. Breeef, d'ailleurs, toutes les bagnoles ici sont carrément gigantesques. J'ai une préférence pour les Lincoln, ouh putain la classe!

Sinon ouais nous sommes partis 3 jours à la + grande foire du monde (ah ben si, c'est ce qu'ils disent!! rho, pfh, mdr!) à Dallas, donc, ton univers imptitoyaaaaableuh. On a fait 6H de route trankil, on s'est installés dans un super hotel , ouh la p*** de classe, et j'ai eu un aperçu très précis de tout ce qui se fait dans cet état bien traditionnaliste, bien sûr de lui, bien mieux que le reste du monde entier, bien entendu.

J'ai vu: des bagnoles-monstres qu'il faut un escabeau pour monter dedans, des porcs de 780 kg, (13 400 pounds), des flics sur des chevaux qui croient être les seuls flics à cheval dans le monde, des prix de la plus belle broderie, le plus beau dessin (!ouille!), la meilleure confiture, le plus beau tricot, etc, des démonstrations d'acrobaties d'oiseaux, de chiens, de voitures, des habits "à la mode" texane made in china, pleiiiiiiiiins de sachets de toutes sortes de produits divers et variés pour faire soi-même de la cuisine "typique", genre tu ajoutes du lait, tu secoues, tu cuis, et paf un gâteau, paf des crèpes, paf des muffins de toutes sortes, et... paf des boutons sur la gueuele, et paf des spasmes aux boyaux, et paf une bonne chiasse, enfin, bref, si tu veux manger, tu ne lis surtout pas les listes d'ingrédients sur les paquets! Tu retiens juste l'allure vintage de la déco qui te fait croire que c'est la recette des 1ers pionniers...

Nan mais à part çà, on se marre bien, paske S. est heureusement pas complètement comme çà, on a eu le temps de beaucoup discuter en auto, et elle me disait que son séjour en (Europe) lui avait changé sa façon de voir les choses, même si à mon gôut elle est encore un peu trop carrée dans certains jugements, mais c'est rien, elle est en or, ça ne pourrait pas nuire si tous les américains étaient comme elle, ouh ça serait cool.

On a même bien discuté de la condition des femmes arabes, elle a bien compris tout, que ceux dont on parle ne représentent pas un gros pourcentage, hélas pour les étrangers crédules, elle a demandé "au fait pourquoi le voile sur la tête tu dis que c'est + une tradition qu'une obligation religieuse?" j'y ai parlé des vents du désert qui transportent la poussière, et tout s'est éclairé pour elle "mais c'est simplement qu'ils sont adaptés à la vie de leur environnement comme nous au nôtre!" Ben tu parles Charles. Elle est comme une gamine, qui a appris à monter à cheval pour se déplacer qd elle était petite, qui sait pêcher, chasser, et faire la cuisine comme la grand mère a transmis, et qui rit de toutes les bêtises des gosses de 7 ans qu'elle a dans sa classe et à qui elle apprend à lire, alors qu'ils savent à peine parler l'anglais, vu qu'ils sont noirs ou mexicains (80%). 

On est allés dans la famille de Tim, on a vu un oncle à lui, sa femme et la famille de leur fille, là, ouais, c'était des gens adorables, surtout les femmes, mais les gars, hmmm, j'ai pas pu tenir vers eux dans le salon pendant le débat entre les candidats à la présidence, vraiment, des gros tarés.
On est allées S. et moi dans la cuisine vers la tante, et elle est super, et on était bien, et on a bien bien sympatisé toutes les 2. Leur maison est typique des Desperate Housewife, on se serait cru chez Bree.

D'ailleurs tiens, chez les M., c'est un mélange de Lynette et Bree. C'est un peu style campagnard, mais alors avec des moyens plus que gigantesques, c'est tout dans le détail pour faciliter les trucs du quotidien. On ne regarde pas à la dépense, et encore moins au gaspillage, alors qu'ils ont la sensation d'être au dessus de la moyenne de ce côté-là!!  Les lumières sont allumées partout, tout le temps. Les bagnoles consomment 20L aux 100, on s'en fout, on jette tout en même temps, alors qu'on est en pleine campagne, avec une place pas possible autour pour faire des feux de papiers, des composts, etc.

Enfin, on a bien rigolé paske le jour où on était à la foire, c'était le jour des seniors, donc gratuit pour les + de 60 ans, et on a tous demandé un ticket, sans problème, ça a passé. Pi on a bouffé QUE des trucs cuits dans des bains de friture. Oh que du bon, mais alors que des calories. Comment c'était de la folie, du cheesecake frit, des corny-dogs frits, des gâteaux frits, des donuts frits, du bacon frit, et pour le "dessert", une banane trempée dans le chocolat et sortant du congèle, vendu par un bonhomme taillé comme un bûcheron, court sur pattes, mais maquillé et avec des grands cheveux blonds brushingués!! oh p***** je pensais que c'était une attraction à la foire, et je me suis vite reprise, il était sérieux, avec sa voix de contre-basse, trop fooort!
Ma cocotte, je dois dire que les phénomènes que je vois sont plus marrants que les tiens dans le métro, ma pauvre poulette! T'es obligée de lever le nez du bouquin pour pas tomber dans les pattes des connards, vindiou.

Enfin, disons que c'est une autre culture, mais que dans l'ensemble, les gens sont vaaachement sympas. C'est très agréable, et on peut demander ce qu'on veut à n'importe qui, on répond toujours avec le sourire, cool.
Les villages sont zarb, c'est en fait un regroupement de terrains très isolés les uns des autres, où on compte autant d'églises différentes que nous de troquets, disséminés comme çà dans la campagne, et une mairie de temps en temps au milieu d'un groupe d'arbres, ben tiens voilà L**** (ville). Ils ont pourtant du fric, faut voir l'école!
Hier soir, on est allés voir Macbeth, joué par l'école de M.-J. et D., ils avaient des petits rôles, ben rien que le fric de location des costumes nous suffirait pour organiser tout un concert à (l'espace) Molière...

Pioualà, quoi d'autre, ben j'ai pas de réseau dans la maison et autour pour le portable, donc même les sms, c'est minable, je les ai 2 jours après qd je me ballade, mais la wifi est nickel (...)

Heu, je vois pu trop quoi rajouter alors que j'en ai plein la caboche, on en garde un peu pour la suite, mais mes petits, gros, jeunes, ou vieux cocos (servez-vous!) je vous embrasse toufooooort, je vous aiiiiiiiiiiime!!! 

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(...)
Eeeet pi donc ici, toujours la même chose dans le genre démesuré...
Ras le bol de la clim absolument partout, j'en reviens pas. Il fait même pas chaud dehors, ces jours-ci, et pourtant tu gèles dans les maisons, les bagnoles, les lieux publics, tout, quoi, et ils se sentent dispensés d'aérer, ben moi je trouve pas çà très sain... et K. laisse tout le temps la clim + les ventilos + les lumières dans sa chambre, enfin, son appart', et il s'en va pour la journée. Incroyable.
Bon, sinon, ben hier soir rodéo et ce matin "messe", ooooooh, du costaud!
J'ai bien mieux aimé le rodéo, déjà, on s'en doute, même s'il faut se mettre debout avant que ça commence, la main ou le stetson (chapeau de cow-boy) sur le coeur, pour écouter la prière, (gueulée dans le micro, donc incompréhensible, sur vague fond de guitare électrique larmoyante!) ET l'hymne américain chanté version variétés.
Vidéo suivra! là fallait pas rater. Et même que là c'était en mémoire d'un éleveur disparu récemment dans un accident de bagnole, alors ses enfants ont défilé sur leur chevaux autour du truc avec le drapeau ainsi que le cheval du gars. Et tout le monde d'applaudir respectueusement. Ils adorent la mise en scène, c'est pas possible.
Les cow-boys ont revêtus leurs plus beaux gilets à paillettes (si si pour certains!), et les taureaux étaient bien énervés, et hop les grands gamins essayaient de rester + longtemps que 8 secondes sur le dos des bestioles.
Ah ben ça sentait la bête, le crottin de cheval, la sueur, le hot-dog, et le chocolat chaud. Ouais, tout çà.
Y en a un qui s'est pris un coup de pied dans le dos, genre, et il était sonné, il ne bougeait plus, mais une fois sur la civière, il s'est réveillé, et a été acclamé comme il se doit. Trop fort, ça ne bouge pas avec le temps, ce genre de truc, c'est tellement dilué dans l'espace et le temps qu'ils se croient invincibles et supérieurs dans leur façon de voir la vie. Les meilleurs du monde.
Bon, mais je me suis amusée, et comme j'étais sur le banc d'honneur (c'étaient les patrons de K. les + gros donateurs du truc), et j'ai été présentée aux boss, etc, et ils riaient de savoir que j'étais une française qui n'avait jamais vu çà, ben ouais, pas possible, et ensuite, respect quand j'ai dit que j'allais aux corridas espagnoles qd j'étais jeune. Là, on sait que les taureaux sont des mastoks qui font 3 fois la taille des énervés qui font du rodéo.
outch, ils ont pas les plus grosses bêtes du monde...
Eeeenfin, je rigole bien, n'ayez pas peur, je suis spectatrice de tant de choses infimes et subtiles que je ne m'ennuie pas une seconde même quand je fous rien.
Ah pis ce matin, je restais exprès au lit en bouquinant pour qu'ils m'oublient, ben nan, ils m'ont appelée pour pas que je sois en retard à la messe. Enfin, je veux dire au show transcendental rock catho, dans l'église bâtie par les dons mensuels des fidèles ( putain 10% de ce qu'ils gagnent!! même si c'est déductible des impôts, ouahou!), et qui est à peu près 10 fois plus modernes et 100 fois meiux équipée que l'espace molière ou l'auditorium de (une ville de notre région).
Tout ça pour de la musique de meeeeeeeeeerde, ah ouais mais t'as vu F.(ma mère), y a des guitares électriques, des batteries, des claviers! p*****, ouais quel matos, pour une bande d'illuminés qui secouent les bras en rythme, les yeux fermés tellement ils sont en connection avec "zeu craïste"; Faut surtout pas que je leur montre marcel et dédé qui disent la messe!!! Ensuite, y a des participants qui font une espèce de scène de théatre, de quelques minutes, où ils illustrent un passage de la bible, et on applaudit toute les 5 mn, on lève les bras de joie, on prie et on interpelle de pasteur en fin de phrases par des oh yes my lord! Eh ben... un tite vidéo dès que je réussis à la faire passer de mon tèl à mon ordi. Ca va vous plaire, c'est du grand art! d'autant qu'il y avait des baptèmes, ce matin. Mais que de la musique, enfin je veux dire des chants à la con de variété soft et rythmée paske jeune et moderne, des prêches, des prières et des témoignages. Pas de communion, de sacrement ou autre truc très fondamentaux. Très curieux de ce côté-là. 
En sortant, ils voulaient vraiment que je sois surprise et étonnée. Ben nan, je leur ai dit que je savais exactement à quoi m'attendre (j'ai la télé!), et que je ne pourrais pas aller là tous les dimanches. Ca ne me ressemblait pas. Et là ils me disaient que eux non plus, ils n'avaient pas besoin de guitares électriques pour avoir la foi, mais que c'était pour que les gens viennent avec plaisir au culte du dimanche. En France, c'était trop sérieux et que c'est pour çà qu'il y avait pas beaucoup de jeunes cathos français. J'ai essayé de dire que c'était peut-être pas le principal souci... Enfin, je voulais pas non plus les prendre à rebrousse-poil. J'avais encore dans l'oreille les dernières paroles du prêcheur: il y a encore 70% des gens autour de vous qui ne connaissent pas Djizeussecraïste, don't forget it!!! Oh mon pauvre Dieu dont je me fous du nom, que de conneries en ton nom inconnu! Je me suis dit...
Oualà, ensuite on est allés ensemble au resto mexicain, rho p*****, crado et tables en formica noir, murs dégueu mais peints de toutes les couleurs, avec des serveurs typés et pas sympas, et de la bonne bouffe comme on fait chez soi, dans des plats en plastiques, et tout ça est normal. Ah ben ouais. C'est super, hein, F., t'avais jamais mangé mexicain? Ah ben nan, pas comme çà... Oh je me marre vraiment. Et ils sont tellement gentils avec moi, qu'est-ce qu'on veut dire? Rien, faut pas, c'est comme çà.
Il fait pas chaud, en tout cas, ces jours-ci, mais dès demain, ça peut revenir comme en été. C'est très zarb.
Et pi je ne vais pas trop trainer dans les bois autour de chez eux, paske y a des boas balaises, et aussi, j'en ai vu une, des araignées trèèèès méchantes, des veuves noires. Ben merci beaucoup, sans moi. Elles sont mortelles, et vite fait. Salopes, va.
Bon, allez j'envoie çà, ma cocotte, t'es peut-être pas encore endormie, toi non pu mon titi, mais ma pepette, une heure de plus, ptète que si... Donc des bisous mes loulous que j'aiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiime!!!!! Et dormez bien!!!

Saturday 6 October 2012

Le soleil et la lune

(extrait de "Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja", éditions Phébus Libretto - un des nombreux ouvrages existant en plusieurs langues sur ce personnage légendaire du moyen orient, le mollah Nasr Eddin, connu pour les histoires drôles ou bizarres dont il est le sujet et/ou l'objet)

On aimait bien embarrasser Nasr Eddin avec des questions oiseuses, ou carrément impossibles à trancher. Un jour, on lui demande :
- Nasr Eddin, toi qui est versé dans le sciences et les mystères, dis-nous quel est le plus utile, du soleil ou de la lune.
- La lune, sans aucun doute. Elle éclaire quand il fait nuit, alors que ce stupide soleil luit quand il fait jour.

Friday 28 September 2012

زوج حذاء لعائشة - نبيلة الزبير


"النقاط للتفتيش. هي لم تُفتش. المرأة لا تفتش في هذه البلاد، لأنها لا يعتد بها، لا أهلية لها، ليست أحدًا، ولن تفعل شيئا. وإن فعلت فليس لنفسها، بل لأحد غيرها، لماذا تُسأل هي، هم قادرون على تهذيبها عبر وليّها، أبيها أو أخيها أو حتى زوجها. هي ليست شخصًا ليسألوه، هي "شيئ" له من يسأل بشأنه. 


تسأل، لا أحد يرد عليها. فقط يدفعون بها من سيارتها لتفسح الطريق. الطريق لمن؟ لسيارات الضيافة وأطقم الحراسة والدوريات. ما عدا ذلك لا أحد. الشوارع خالية ومفرغة ومقطوعة. المسافة التي تقطعها يوميًا إلى بيتها، نصف الساعة طال اليوم لساعات. والمدينة خالية ونظيفة. 

لمعوا المدينة. رفعوا قماماتها. زينوا الواجهات والنواصي. حتى البيوت التي على الشوارع الرئيسية، الشوارع التي ستنال شرف مرور الضيوف، لمعت واجهاتها. أسوار البيوت المهملة رُمّمت. كل هذا على شرف الضيوف. من أين لنا ضيوف طوال العام، لتبقى مدينتنا نظيفة. لكن والناس؟ ما دام الناس اقتنعوا بأنهم "وساخة" مكانها البيت، فليظلوا في بيوتهم. 

لكن الذي أفزع نشوى ذلك اليوم هو الأشجار. حولوا عشرات الأشجار من طبيعية إلى اصطناعية. نقلوها من المكان الذي كانت فيه على قيد الحياة، إلى حيث أرادوا لها أن تقف لتحية الضيوف. أشجار طويلة لا تصلح أبدًا لأن تكون أشجاراً للزينة. ما ذنب هذه الأشجار المجتثة من تربتها، من حياتها؟ اكتشفوا فجأة أنه ليس في مدينتهم أشجار؟ فما ذنب الأشجار التي اقتلعوها من موطنها، لتقيم هنا ميتة؟ هل عسكروا حتى الأشجار! إنها تقف مثل الجنود الذين صادفتهم في الشوارع. كل بضعة أمتار زرعوا جنديًا. جنود لا يلوون على شيء، لا يملكون أن يقولوا لا. هكذا هم الجنود على الأرجح. لكن الأشجار؛ هناك منها من قال لا، على طريقتها طبعًا، رفضت أن تقف. هل رفضت أم انهارت؟ تممدت شجرة أمامها بكامل طولها، شعرت بها تبكي قدرها، تنعي بلدًا يبكل بالأشجار ويجتثها للزينة. 

يا للرعب الذي يحدثه سقوط شجرة لتوه. كانت تعبر بسيارتها الخط الدائري، إلى يمينها السفارة السعودية، بعد سورها انعطفت يمينًا، بمدخل السبعين سقطت الشجرة! كادت تصطدم بها، اصطدمت بسقوطها! 
لو كامت لها أن تؤسس حزبًا، لكان حزبًا من أجل الأشجار! الناس؟ ربما ذات يوم كانوا أشجارًا، هم اليوم ذلك الحطب الذي يتكوّم، كل في بيته." 

ص. ٢٥١-٢٥٣ من "زوج حذاء لعائشة" لنبيلة الزبير

مع أن لا فهمت كل شيء (لا زال عربيتي ضعيفاً)، خاصة من هي هذه المرأة عائشة من عنوان الكتاب فيما القصة كلها تتعلق بحيات نساء ثلاثة أخريات: زينب ونشوى ورجاء. الشخصيات كثيرة، ويتركز الكتاب عن عائلة غنية نوعًا ما والناس المرتبطين بشكل أو آخر بهم ... عائلة يمنية ورجالها كلهم لهم تصرفات سيئة مختلفة، من الأب "متحرّر" إلى الأبناء "المتديّنين" (متطرّفين أكثر من متدينين فالحقيقة - لا شيء ديني لهم عدا مظهرهم الخارجي). في هذه الرواية النساء معظمهن ضحيات نظام الرجال ولكن قوة الرواية هي أن الشخصيات أكثر تعقيداً وعمقاً من أن القصة المفضلة لدى الغربيين عن المرأة الشرقية المقهورة والرجل الشرقي المسيطر: في النهاية لا تعرف إن يجب أن تكره أو تشفق على هؤلاء الرجال ولا تعرف ما يجب أن تفكر في هذه النساء شجعانات وضحيات في حد ما... ولكن من المؤكد أن الجهل في كل أشكالها هو العدو الأكبر في أي مجتمع ولا يأتي ذلك الجهل من الدين أو الأفكار أو شيء من هذا القبيل بل من عدم وجود ذكاء إنساني. 

ذلك المقطع غير ممثل للكتاب الذي تصف عموماً علاقات بين الناس و"الوسط السفلي" في مجتمع اليمن (يعني عالم الدعارة والرجال المتراودون فيه) ومحاولة إمرأة في استقرار حياتها خارج هذه العالم وتجد أن العالم العادي ليس أفضل إطلاقاً - ولكن أحببت ذلك المقطع لأن نادراً ما أجد أي إنتباه للطبيعة في العالم العربي مما شفت منه أو قرأت عنه، مع أن الطبيعة في الشرق الأوسط هي في أزمة كبيرة مثل الوضع الإنساني (بكثرة الحروب والمشكلات أكثرها مرتبطة بالغرب وبالغباء الذي تجد في كل مكان) ... ومنذ شفت أشجار الزيتون المقتلعة في فلسطين والأكياس البلاستيكية في كل مكان تلوّث المظهر والأشجار والأزهار في الأردن، صرت أنتبه لمثل هذه الأوصاف. وإضافة إلى ذلك طبعاً هذه الأشجار استعارة لأوضاع أخرى كما تقترح الأسطُر الأخيرة. 

ذلك المقطع تصف كذلك هذه العلاقة المكروهة بين الأقوياء والضعفاء وكل ما ومن يٌضحى من الأشياء والناس في مشروع لقاء القوي مع الضعيف (هناك "الضيوف" واليمن). 

استمتعت كثيرًا في قراءة الكتاب والآن يبقى لي أن أعيد القراءة لأفهم بالضبط من هي هذه “عائشة”! 

Wednesday 26 September 2012

The Master Has Spoken (1)

(J. R. R. Tolkien, in response to criticism of his writing fantasy (fantasy being “inferior” & mere “escapism”))

Of course it is escapist. That is its glory! When a soldier is a prisoner of war it is his duty to escape - and take as many with him as he can. The moneylenders, the know-nothings, the authoritarians have us all in prison; if we value the freedom of the mind and soul, if we’re partisans of liberty, then it’s our plain duty to escape, and to take as many people with us as possible.

Friday 21 September 2012

Have you ever noticed ... ?

Some things are funny, when you look back at it : american TV and cinema actually managed to make out of a boring everyday occurence something suspicious at best, and terrifying mostof the time. That is, after having watched "The siege" or TV series like Sleeper Cell, or any fiction to do with post 9/11 terrorism. Next time you'll see it too : everytime you have a muslim  or someone "looking" suspiciously "muslim" doing his ablutions, washing hand, face and feet, you have this efficiently creepy music on, since it's the prelude of an upcoming attack or bombing or whatever (because of course the muslim is most of the time also the terrorist in those fictions*). So after 11 years of thus-themed movies and TV series, you get to be freaked out every time a guy get close to a robinet, and start washing. It's quite a feat when you think about it ...


* For more on the representations of arabs in hollywoodian fiction, I recommend the books by Jack G. Shaheen.

Tuesday 18 September 2012

Monsieur Lazhar - le film de la semaine

(de Philippe Falardeau, avec Fellag, Sophie Nélisse, Emilien Néron)

Très beau film canadien, un jeu d'acteur nickel, et des sujets abordés de façon intelligente calme et subtile, bien que pas faciles : l'exil, le suicide, les réformes scolaires et pédagogiques parfois étranges, le choc des cultures, le traumatisme chez l'enfant ...
Synopsis rapide : une maîtresse de classe se suicide dans la classe, deux des enfants de cette classe la voient et en sont traumatisés, bien que de façon différentes. La directrice désespérée de trouver un(e) remplaçant(e), embauche Bachir Lazhar, qui se présente  omme instituteur algérien immigré au Canada. En fait il n'est pas instituteur (bien qu'il se révèle a relativement doué avec les gosses, et comprend de par sa propre histoire leur traumatisme), mais il est anciennement restaurateur, en pleine demande d'asile après que sa famille se soit faite assassinée en Algérie. 
Le film est bourré de clins d'oeils à tout un tas de sujets (la différence entre l'exotisme du voyage voulu et du voyage non-voulu, les lectures de certains livres ...)
Et comme souvent, devant un jeu d'acteur parfait de la part d'un enfant, sur des sujets lourds, je me demande toujours comment les enfants acteurs arrivent à ne pas être traumatisés eux-mêmes, à faire passer de si fortes émotions sans se laisser attaquer eux mêmes, en dehors du film, par elles. Ce n'est déjà pas facile pour un adulte ... A moins que les enfants, et les adolescents, n'aient justement une capacité supplémentaire, que les adultes ont perdu bien souvent, à l'empathie sans pour autant perdre le contrôle, une façon de se mettre à la place de l'autre, de le personnifier et de faire la différence en soi et l'autre ... Bref, quoi qu'il en soit, ce film est réussi à tout point de vue.

Thursday 13 September 2012

La loi du Talion


(extrait de "Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja", éditions Phébus Libretto - un des nombreux ouvrages existant en plusieurs langues sur ce personnage légendaire du moyen orient, le mollah Nasr Eddin, connu pour les histoires drôles ou bizarres dont il est le sujet et/ou l'objet)

    Il fut un temps où Nasr Eddin dut exercer la fonction de cadi. Il reçut un jour à l'audience une femme en furie qui criait vengeance contre un homme qu'elle avait fait amener de force par ses frères.
- Femme, quel est l'objet de tant de vacarme ? lui demande Nars eddin. Le dommage doit être bien considérable !
- Il l'est, par Allah ! Ce fils de chien a essayé de m'embrasser de force dans la rue. Je suis déshonnorée. J'exige un châtiment sévère.
     A l'écoute de ce forfait, le cadi entre en colère contre le prévenu :
- Gredin ! Pour ce crime, et conformément à la coutume, je t'applique la loi du talion, âme pour âme, oeil pour oeil, nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent !
     Puis, se tournant vers la femme :
- En exécution de cette loi divine, je le condamne à ce que tu l'embrasses toi-même de force !

Sunday 9 September 2012

لا حل ولا اختيار ولا عمل آخر لداعرة إلا القوادة. الطريقة الى القوادة إجباري. قاربت مدة صلاحيتها على الانتهاء. الرياضي يخرج من اللعبة، ليعود إليها مدربًا في نادٍ أو مدرس ألعاب رياضية في مدرسة. وعارضة الأزياء تدير مشغلًا أو معرض ألبسة. ومحترفات التمثيل والغناء يجرين عمليات تجميل. [...] وأضيفي يا رجاء إلى قائمتك هذه: ورؤساء الجمهوريات العربية يغيّرون الدستور. 

ص. ٢٩٨
زوج حذاء لعائشة - نبيلة الزبير

. ضحكت في الجملة الأخيرة
من الكتاب أقرأ اللآن ... سأكتب عنه فيما بعد


Thursday 6 September 2012

On prend (presque) les mêmes et on recommence ...


     En Syrie, «les armes chimiques sont sous surveillance» informe le Figaro (22 juillet 2012); «des forces spéciales américaines ont été déployées pour prévenir leur dispersion». Et un diplomate en poste en Jordanie avertit : «C'est la menace des armes chimiques qui peut déclencher une intervention américaine ciblée.» Nous voilà donc replongés avec Damas, à quelques nuances près, dans le scénario écrit pour Bagdad dis ans plus tôt. M. Bachar Al-Assad lâchera-t-il ses armes de destruction massive sur son opposition ? L'accusation est pourtant déjà vieille de plusieurs mois : «Des tueurs d'Assad [ont] lancé dans la région d'Al-Rastan, non loin de la ville rebelle de Homs, des opérations aériennes avec utilisation de gaz toxiques», rapportait dès septembre 2011 le site de Bernard-Henri Lévy.

    «[Nous avons] entendu cette affirmation de dizaines d'interlocuteurs dans la province de Hama, écrivait l'Agence France-Presse (AFP), avec une prudence exceptionnelle, le 27 juillet 2012. Mais, en dépit d'une semaine de recherches, aucun chef rebelle, chef de tribu, médecin, simple combattant ou civil n'a pu produire de preuvre irréfutable.» La guerre en Syrie, conclut la dépêche, «est aussi celle de l'information et de la désinformation».

Source : Syrie, champs de bataille médiatique, article de Marc de Miramon et Antonin Amado, dans Le monde diplomatique, septembre 2012.

Saturday 1 September 2012

Vacances en Toscane ...



- Partir à cinq adultes en Fiat Punto : il faut être inconscient ou simplement con pour penser cela faisable. Ou alors, comme nous, avoir une médaillée d'or de la tétris de bagages. Ou comment savoir utiliser littéralement chaque centimètre carré de libre dans la dite voiture ...

- Avoir de la famille là bas : on se dit «cool, on part en vacances, on va être tranquilles sans voir personne». C'est oublier qu'il y a, effectivement, toute la famille là bas, c'est à dire le 95% qui n'a pas émigré en France. Donc voir personne, ca ne marche pas. Mais c'est quand même des vacances : la même chose qu'en France, mais en italien (et croyez-moi, ça change tout !)

- Août 2012 : on voulait du soleil, après un été intégralement pluvieux. On l'a eu. Il n'a pas plu en Toscane depuis plus de trois mois. Sécheresse, plus de 40° tous les jours, la nuit rarement en dessous de 20°. Il faut pouvoir tenir le choc, dans un appartement dans climatisation. (heureusement, l'appartement est aussi situé en montagne).

- Dépaysement : en fait, c'est comme un pays arabe, mais avec plus de sous, moins de guerres, et plus d'eau (enfin, les autres années oui). Moins de déserts aussi. Quoi qu'on en dise, les cultures méditéranéennes sont suffisament similaires pour qu'on en parle au singulier.

- En Italie, la mozarelle de buflonne et les glaces sont moins chères qu'en France. Les pizzas aussi. Programme bouffe annoncé ...

- La Toscane, mieux qu'une musée : tout est vieux et chaque pierre a son laïus plus ou moins multi-centenaire, mais à la différence d'un musée, ça vit. Les gens y habitent et mènent leur vie quotidienne. Etrangement on a plus l'impression de vie là bas que d'autres régions «historiques», alors que sur le plan démographique le pays se meurt ...

- En Toscane, fidèles au cliché, les gens parlent fort et avec leurs mains. On a enfin l'impression d'être normaux.

- Au restaurant-pizzeria classieux au milieu de la vallée pleines d'oliviers, la serveuse t'engueule presque quand elle voit que tu ne finis pas les plats. «ben quoi, c'est quoi ces restes ? Vous avez pas faim ? C'est pas bon ou bien ?». Mais c'est normal, c'est la forme de politesse du coin.

- En Italie, les pâtes (bolognaise ou autre) est un des plats d'entrée, rien d'autre. On l'oublie toujours, jusqu'à ce que la maîtresse de maison ramène la suite : les viandes, les patates et les légumes.

- La déco intérieure des maisons, c'est comme dans les pays arabes : souvent dépouillé et kitsch à la fois. Y compris une certaine persistence de la «bondieuserie»*, version catholique. Tout un art.

- En Italie, les gens tendent à vivre dans d'énormes maisons à plusieurs générations - une par étage en général. De l'arrière grand-père aux petits enfants, de façon patrilocale (la femme vient vivre dans la famille de son mari).

- La Toscane, ça ressemble à la Palestine : des collines et des oliviers partout.

- Fait linguistique étrange constaté : quand un italien te parle, tu ne comprend pas (toujours). Quand trois italiens te parlent en même temps, tu comprends (beaucoup plus).

- En Toscane, j'ai découvert que la famille de mon père et leur nom, assez banal dans le coin, remontait à une ancienne famille noble du 12-15ème siècle qui vivait dans un village-château dont il ne reste que des ruines. Et un blason ! Pour nous fans du moyen-âgeux, et moi qui peint des fresques, des emblèmes et des blasons sur les murs quand l'envie m'en prend, c'est une découverte motivante ... 



* «bondieuserie» : sans les guillemets, nom péjoratif désignant toute sorte de manifestations de pratique religieuse. Avec les guillemets je voudrais donner un sens plus neutre, désignant effectivement des manifestations de type religieux, ou plutôt ces restes, souvent des objets, qui sont universels, qui relèvent plus du porte-bonheur ou de l'amulette, ou même de simple trait culturel (la personne les possédant pouvant ne pas être religieuse du tout) et esthétique. En Italie on accroche des images de la Vierge comme d'autres mettent des citations philosophiques ou bouddhistes. La personne concernée peut tout à fait voter communiste aux élections sans y trouver de contradictions ...

Wednesday 29 August 2012

Badawi - de Mohed Altrad


(éditions Actes Sud, collection Babel)

       "Tu est un Badawi. Comme ton père, et le père de ton père, et tous ceux qui, avant lui, ont traversé le désert. Si tu n'écoutes pas ton histoire, tu seras aussi léger qu'un nuage dans le ciel, tu ne pourras jamais te poser, aussi léger qu'une plume que le vent emporte au loin." P.27

       "- pourquoi veut-il appeler un menteur ?- Parce qu'il ne sait pas ce que veut dire un avocat ! Tu vois, là-bas, l'homme au chapeau en face de lui ? C'est le procureur. Il vient de terminer sa plaidoirie. Le Bédouin conteste. Il croit assister à un concours de menteurs et il demande à choisir son champion" P.85 

     "Il lui semblait même qu'elle prenait plaisir à leur conversations, souvent prolongées, devant la porte de sa maison. Ce devait être cela, l'amour idéal dont parlait les soufis. Se plaire dans la compagnie de quelqu'un. Mêler ses joies, ses apsirations les plus profondes, être dans une communion lumineuse." P.108-109 

     "D'une certaine manière, on pouvait dire de Qaher qu'il avait retrouvé le désert. Mais en fait, le désert n'était pour lui qu'une donnée secondaire de sa nouvelle situation. Lui importait avant tout ce qu'il avait trouvé au bout de la route : l'immense complexe pétrolifère. Immédiatement, il en avait senti la puissance. Une puissance tangible, massive, intense, qui pliait à son service des milliers d'êtres et de machines et les faisait travailler en rythme, dans la même direction, en ébranlant le sol. Enfant, il avait soupçonné l'existence de cette puissance dans le ronronnement mécanique du camion de son père, la lumière des lampes à pétrole dont celui-ci inondait ses invités pour leur imposer le respect et étaler sa richesse, le fracas du chantier de construction du palais de justice de Raqqah, où la justice se comptait en billets de banque. Il avait découvert, ici, combien elle était supérieure à tous ses rêves. Organisée, planifiée, efficace, enfin restituée à elle-même, elle s'était révélée capable d'araisonner la terre, de pénétrer dans ses entrailles. Il avait goûté cette puissance. Depuis huit mois il y collaborait. Elle l'avait investi. Il était une part de cette puissance. Chaque joue un peu plus" P. 198-199

     "Il était resté longtemps à contempler les derricks noircis par la fumée, désormais inactifs. Il avait cherché à retrouver ce goût de puissance qui l'avait saisi quand tout était encore en activité. (...) Tous ces milliers d'hommes et de machines qu'il avait imaginés, travaillant au même rythme, dans la même direction, ébranlant le sol, étaient absents, ils avaient disparu exactement comme s'ils n'avaient jamais existé. Aussi vaine, aussi mensongère, cette puissance, que celle à laquelle ils s'était heurté, enfant, quand il avait dû affronter l'incompréhensionde sa grand-mère, le mépris de son père, aussi trompeuse que le fracas du chantier de construction après qu'il eût assisté au jugement de son jeune oncle. Il était reparti, indifférent à cette chose morte, indifférent à son sort.» 
p.239

      «Le désert, c'était l'hostilité que l'on devait vaincre, il fallait ne l'avoir jamais connu pour croire qu'il fût autre chose. Les bédouins avaient tiré toute leur force de leur lutte contre le désert, certainement pas de sa douceur. Ils l'avaient dompté à leur manière, mais savaient qu'il restait aussi dangereux qu'un serpent endormi.»P.204



      Très beau roman, ou plutôt autobiographie romancée, si l'on lit la page Wikipédia de l'auteur. La vie incroyable de cet enfant bédouin et orphelin qui finit par devenir ingénieur, dans le livre, et à la tête d'une multinationale dans la vraie vie. Très bien écrit, j'y ai lu clairement ce que j'ai pu percevoir du désert les rares fois où je m'y suis trouvée. Et ce qui m'y attire. 
        Une enfance malheureuse au fin fond de la Syrie, un orphelin de mère qui se trouve rejeté par son père et par la société du fait d'être bédouin, mais fasciné par le jeu des puissants (comme le juge qui condamne injustement son oncle), sa volonté peu commune le fait aller envers et contre tout à l'école, puis en France pour les études, puis sur les champs de pétrole dans le Golfe ... En quittant la Syrie il pense pouvoir quitter son passé et le désert, même son amour d'enfance. Mais il ne quitte que la Syrie, le désert le poursuit, et son ancienne amoureuse Fadia le retrouve. Malheureusement, et c'est le seul point négatif que je trouve au livre, il ne saura pas combler les attentes de Fadia qui repart, rêves brisés. Pourtant ce n'était pas très dur de donner une belle fin à ce livre : le héros réalise qu'il aime encore Fadia, contrairement à ce qu'il s'était imaginé, il aurait pu tout simplement aller la chercher en Syrie, pour mieux repartir avec elle vers d'autres horizons. Mais non, il lui écrit une lettre d'adieu. Je n'ai jamais vraiment compris l'intérêt de faire des histoires d'amour tristes quand une fin heureuse aurait pu être si évidente et simple comme dans ce livre ... 
       Bref, donc une belle surprise, une magnifique histoire du style "rêve américain" mais écrite simplement, sobrement, discrètement, sans vantardise ni leçons de morale, l'histoire d'une vie hors du commun de quelqu'un qui s'est choisi un destin parce que la vie ne lui avait pas laissé grand chose d'autre que la volonté et ce qu'il appelle la "ruse" ... On comprend finalement qu'il n'a peut être pas tant choisi ce destin que ce destin de l'a choisi : sans famille, sans attache, contrairement aux autres enfants qu'il côtoyait, que pouvait-il faire d'autre que partir au loin ?



(كتاب مثير للانتباه : الكاتب هو بدوي من سورية الذي عاش حياة قاسية هناك ومعانات مختلفة لكونه يتيم وبدوي وكافح وذهب إلى المدرسة مع أن لا أحد شجّعه على ذلك ومع الدراسة الذي دفعته إلى الجامعة في فرنسا أصبح هذا الرجل مدير لشركة كبيرة أسسها وهو الآن أحد من أغنى الأشخاص في فرنسا. لا أعرف إن كان ذلك الكتاب مترجما الى العربية ... قصة حقيقية مكتوبة بأسلوب جميل غير الأسلوب المفخم المضجر يستعمله كثيرا المؤلفون الأميريكيون في الصيرات الذاتية الناجحة مثل ذلك القصة) 

Thursday 16 August 2012

لم يكن هنالك طريق
دائمًا كانت هنالك خطوات تبتكر طريقًا

(من كتاب "زوج حذاء لعائشة" لنبيلة الزبير ... مقالة عنه فيما بعد)

Version arabe de "No hay camino, hay que caminar" ( il n'y a pas de chemin, il n'y a qu'à marcher).
Je ne sais pas d'où cette phrase vient, mais le compositeur Luigi Nono semblait l'utiliser dans ses master class ... J'ai toujours entendu mes parents la répéter de temps à autre. La retrouver par hasard dans une autre langue, dans un roman, provoque ce genre de petit plaisir que l'on a de découvrir des connections inattendues entre univers différents.

Wednesday 8 August 2012

Watching The English : The Hidden Rules of English Behaviour - by Kate Fox


      «Tea is still believed, by English people of all classes, to have miraculous properties. A cup of tea can cure, or at least significantly alleviate, almost all minor physical ailments and indispositions, from a headache to a scraped knee. Tea is also an essential remedy for all social and psychological ills, from a bruised ego to the trauma of a divorce or bereavement. (...) Perhaps most importantly, tea-making is the perfect displacement activity : whenever the English feel awkward or uncomfortable in a social situation (that is, almost all the time), they make tea. It's a universal rule: when in doubt, put the kettle on. Visitors arrive; we have our usual difficulties over greeting protocol. We say «I'll just put the kettle on». There is one of those uneasy lulls in the conversation, and we've run out of weather-speak. We say, «now, who'd like more tea ? I'll just go and put the kettle on». A business meeting might involve having to talk about money. We postpone the uncomfortable bit by making sure everyone has tea. A bad accident - people are injured and in shock: tea is needed. "I'll put the kettle on». World War Three breaks out - a nuclear attack is imminent. «i'll put the kettle on». You get the idea»
P.312


      «In any case, the Church of England is the least religious church on Earth. It is notoriously wooly-minded, tolerant to a fault and amiably non-prescriptive. To pit yourself down as «C of E» (we prefer to use this abbreviation whenever possible, in speech as well as on forms, as the word «church» sounds a bit religious, and «England» might seem a bit patriotic) on a census or application form, as is customary, does not imply any religious observance or beliefs whatsoever - not even a belief in the existence of God. Alan Brenner once observed, in a speech to the Prayer Book Society, that in the Anglican Church «whether or not one believes in God tends to be sidestepped. It's not quite in good taste. Someone said that the Church of England is so constituted that its members can really believe anything at all, but of course almost none of them do».«So although only 12 per cent, at the last count, will go so far as to call themselves atheists, I think that the former Archbishop's notion of prevailing «tacit atheism» among the English is fairly accurate. If we were real atheists, he and his Church woumd have something to get their teeth into, someone to argue with. As it is, we just don't care enough. (...) Other people are very welcome to worship Him of they choose - it's a free country - but it is a private matter, and they should keep it to themselves and not bore or embarrass the rest of us by making and unnecessary fuss about it. (there is nothing the English hate more than a fuss.)»Pp. 354-356


      This ethnography of England is quite remarkable and fully enjoyable. Neither an academic work that needs to be read 4 times to be understood, or a smallish book tourist-style approach that can be read in 3 hours, it is enjoyably lenghthy and thorough, and you really get the idea of what it means to be English, regardless of the English person's real origins. The social unease, the immense role of humour, the pub rules ... You become aware of the pattern of the english mind, though it's hard to define what is specifically English, since a great many things are common in many countries, it's more about the way of dealing with them, of using them. But somehow the author manages to explain it, and it's really convincing, worth the read, even if you don't plan to visit the country anytime soon ... What I noticed too is that we do have a lot in common, we the french people. In this book we discover our northen english-style half part, all the while realizing that we do have another quite different part, the southern-latin part.



(كتاب لكايت فوكس دكتورة في علم الإنسان وعملت على بلدها إنكليترا لتحقيق ما هي الهوية الانكليزية مثلما عادة يفعلون علماء علم الانسان في البلدان الأجنبية الغريبة بالنسبة للغرب. الكتاب ممتع جدا وأحب الفكرة ان ندرس بلادنا في الغرب بنفس الطريقة نفعلها في البلدانالأخرى ... وحقيقة تكشف وتتعلم أشياء كثيرة عن حياة فكرت أن تعرفها عبر التلفاز والسينما وعن الدورة الاجتماعية للظرفات والسخرية الشهيرة لدى الشعب الانكليز والكحول وهذه الأشياء التي تفكرها غير مهمة)

Monday 30 July 2012

«le livre, comme livre, appartient à l'auteur, mais comme pensée, il appartient - le mot n'est pas trop vaste - au genre humain. Toutes les intelligences y ont droit. Si l'un des deux droits, le droit de l'écrivain et le droit de l'esprit humain, devait être sacrifié, ce serait, certes, le droit de l'écrivain, car l'intérêt public est notre préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous.»

Victor Hugo, 17 juin 1878

Saturday 14 July 2012

Journal de l'AFA

      "- Finalement, l'anthropologie vous a suivi toute votre vie. Est-ce que vous diriez que c'est plus qu'un métier ? Anthropologue c'est une philosophie de vie, un regard sur le monde ?
       - C'est un regard sur le monde bien sûr. J'en parlais hier. La question qu'on me posait était : est-ce que vous êtes étonné du degré de décomposition dans lequel se trouve notre système économique ? Je réponds alors que non parce qu'en tant qu'anthropologue, on n'entretient jamais l'illusion que les sociétés ont une maîtrise absolue sur leur environnement naturel et culturel, sur la manière dont elle font les choses. On sait que les hommes ne trouvent jamais que des solutions très approximatives, qu'il y a beaucoup de choses qui passent à travers les mailles du filet. Donc il ne vous vient jamais à l'esprit en tant qu'anthropologue, comme par exemple à un économiste libéral, de dire que le système capitaliste dans lequel nous sommes est la forme ultime du développement économique et qu'il a atteint le stade de la perfection. Comme vous le savez sans doute, dans certains courants de la pensée économique on prétend que les hommes de comportent de manière "rationnelle", et on veut dire par là : en optimisant l'usage des ressources dont ils disposent, ce qui serait également l'essence du capitalisme, et on en tire qu'il existe une harmonie réelle entre la manière dont les êtres humains sont essentiellement et le système économique dans lequel nous vivons. Avec une formation d'anthropologue je crois qu'on ne parvient jamais à ce type de représentations : l'absurdité de ces raisonnements vous choque.
       - Et aujourd'hui comment vous définiriez-vous ?
       - C'est difficile à dire parce que ce qui s'est passé, c'est que mon livre Vers la crise du capitalisme américain annonçait des événements en disant qu'ils allaient se produire et ... ils se sont produits ! (... )"

p. 345, interview de Paul Jorion par Laura Ferré

      "Au final, c'est en mettant du bon vouloir mais aussi du bon savoir au coeur de nos voyages que nous pourrons demain retrouver le sens de nos pas, ne plus voir mais regarder le monde avec d'autres yeux, ne plus circuler passivement mais rencontrer activement d'autres univers. (...) En cette période de mauvais temps sur le monde, où les replis s'ajoutent aux bassesses, l'urgence de renouer avec soi passe par le détour d'autrui" 

pp.332-333, Aller, venir et devenir anthropologue aujourd'hui, notes de parcours d'un mercenaire du voyage intermittent de l'anthropologie - Franck Michel

       " Les ethnographes sont de plus en plus semblables au chasseur Cree qui (dit-on) vint à Montréal pour témoigner devant une cour du destin de ses territoires de chasse dans le cadre des nouveaux plans hydroélectriques de James Bay. Il devait écrire son mode de vie. Mais une fois sous serment il hésita : "Je ne suis pas certain de pouvoir dire la vérité ... Je peux seulement dire ce que je sais"

p.396, Vérités partielles, vérités partiales, James Clifford


       Un des derniers numéros (126-127) du Journal des anthropologues est très intéressant. "Formations et devenirs anthropologiques" ... On y découvre différentes façons d'apprendre et de faire de l'anthropologie, et tant de différents cursus proposés, et tant de façon d'être anthropologue une fois le(s) diplôme(s) en poche. Suivre le quotidien d'unités de police, travailler dans le milieu psychiatrique, psychanalytique, ou s'intéresser au nouvelles formes du tourisme, ou encore servir de lien, où que ce soit, entre les entreprises, la finance, les ONG et les populations d'ici et d'ailleurs, bref, le boulot "normal" de l'anthropologue, et donc la question de l'anthropologie engagée qui se pose aussi à travers les différents points de vue, et les cas d'anthropologue exerçant d'autre métiers, non employés en tant que tel ... Pour ceux qui veulent en apprendre un peu plus sur le domaine de l'anthropologie, surtout ce qu'il se fait en ce moment, ce numéro me semble être un bon début, en plus des classiques du genre comme "l'anthropologie" de François Laplantine.
       Parfois l'anthropologie me fait penser à une forme de diplomatie à la fois totalisante (parce que touchant à tous les domaines sans exception, et essentielle à grande échelle) et du quotidien (impossible de devenir anthropologue sans être passé par les merveilles et les ennuis du quotidien "autre"), ou peut-être encore plus, mieux, à une entreprise de traduction universelle : faire comprendre le point de vue d'un tel dans le langage d'un autre, quelque soit ce langage, au sens large. 
       J'ai temporairement arrêté les études d'anthropologie, mais une reprise ne saurait tarder, je l'espère ... Enfin, ai-je vraiment jamais arrêté d'utiliser mes cours et mes livres pour observer mes alentours ?

Tuesday 3 July 2012

ما رأيكم في شكلي الآن ؟ ـ رندة عبد الفتاح

كتاب للمراهقين ...على يد كاتبة استرالية من أصل فلسطيني وتحكي عن الحياة اليومية لمراهقة مسلمة في هذا البلاد
هنا مقاطع تعبر لأي مختبرات للمهاجرين في البلدان الغربية 

 :من احدى صديقات البطلة
لا! يستحيل أن تجبرني. إنها فقط دائمة الضغط علي بخصوص اهتمامي بالدراسة, وعدم تفكيري في الاستقرار. إنه أمر غريب, لأن بنات أخوالي وخالاتي في تركيا جميعهن في الجامعة, وآباؤهن وأمهاتهن سيصابون بنوبة قابية لو أرادت إحدى البنات الزواج قبل اكمال دراستها. عاشت ماما هنا كل هذه السنوات بتقاليد قريتها وبقيت معلقة بحتال الزمان, بينما تطور جميع إخوتها وأخواتعا

هذا أمر تجدها في كل مكان ـ حيث المهاجرين أكثر تقليديين من الناس الباقيين في البلاد ...


وهذا مقطع واقيعية بالنسبة لي لأنه مثلها لا أحب الحفلات كثيرا :

تقريبا في عطلة نهاية كل أسبوع يقيم أحدهم حفلة. أكون مدعوة عادة وحضرت مرتين مثلا, ولكن, بصدق, لا يكون الامر مسلياً إذا كنت لا تشرب.عندما تكون في وعيك لا تصير النكات مسلية, وعليك أن تتظاهر بأنك في حالة ضحك هيستيرية عندما يفطس الكل من الضحك بسبب أن ورقة شجرة حطت على حذاء أحدهم أو أي شيء من هذا القبيل


هذا يعيدني الى السنة عشتها في أستراليا, في نفس المنطقة حيث تقع هذه القصة. لو كنت مراهقة نفسي لكنت أتمتع قراءة هذا الكتاب أكثر ولكن شيء جيد أن يباع بشكل وسيع بالانكليزية من أجل أن الغربيين غير مسلمين يكتشفون أن حياة المسلمين عد
ادية جدا مثل حياتهم .... وجيد أيضا أن تترجم الى العربية ليكتشف العرب الحياة العادية للمراهقين في الغرب


أخير مقطع, عن مسألة تجذب اهتمامي وحتى اليوم لا أعرب على أي جانب أكون ...

ـ كيف ستعرفين أن هذا هو مَن تحبين إذا لم تعرفي شاباً أبدا ؟ ولم تقبِّلي شابًّا أبدا حتى ؟
ـ لا توجد وصفة طبية للحب ! إذا تعرفت على عشرة أشخاص, كل مرة تختلف عن الأخرى, وكل مرة سأفكر أنها مجازفة. وعندما ألتقي أخيرا بشخص ما, سأكون ما زلت أواجه أكبر مجازفة في حياتي, غير أن عشر تجارب أخرى لن تخبرني ما إذا كان هذا الشاب هو الشخص المناسب. كل شخص هو ...فريد جدا, ولا ينبغي أن يتم الحكم عليه مقارنة بعشرة آخرين
ـ ذاك هراء ! تحتاجين إلى التجربة ! كيف ستعرفين الشخص المناسب إذا لم تعرفي الشخص السيئ ؟
ـ إذن عليَّ أن أسقط كي أعرف كيف أمشي ؟
ـ نعم
ـ حسن, لا أعتقد ذلك

يقفز من على الطاولة ويذرع المكان جيئةً وذهابًا بغضب :

ـ إذن ما تقولينه أننا جميعا فاسقون ووضيعون وأنت فوق ذلك ؟
ـ مذا ؟ لا ! لم أقل ذلك ! لماذا تفكر هكذا ؟ ابنة خالي مع رفيقها منذ عامين الآن. أحبهما كثيرا, لن أفكر بسوء فيهما أبدا. مذا تظنني ؟ واحدة وتنظر إلى الآخرين باحتقار فقط لأنني أؤمن بشيئ  مختلف ؟

لا يقول شيئًا, يهز كتفيه ويزوم وحسب.
ـ لماذا عندما أؤمن بشيء مختلف أكون أنا التي تحكم عليك ؟ ماذا عنك وأنت الذي تحكم عليَّ ؟ لماذا يكون الأمر مزعجا جدا بالنسبة إليك أن يكون هناك أشخاص لا يمارسون الجنس قبل الزواج ؟ أو أن هناك مَن لا يفعلون الشيء الجسدي ؟ مَن يهتم ؟ أليس هذا شأني ؟ أم أن ذلك غريب جدا عليك لتتقبله ؟ واضح أنني أنا التي تقول لك "إذا كنت تحبني افعل ما أريد" يا له من منطق يا آدم


أخيرا أريد أن أقول كم أنا سعيدة بمشروع نشر الكتب ل"بلومسبري ـ مأسسة قطر" لأن فضلا لهم يمكننا الاوروبيين أن نجد كتب بالعربية على موقع الانترنت "أمازون" و في بعض المكتبات للغات الاجنبية ... وهذا الكتاب من هذه المشروع. آمل أن ينشرون كتب أكثر 
في المستقبل ...


(about the book by Rand abdelfattah "Does My Head Look big In This" translated recently in arabic)

Saturday 30 June 2012

ذكريات (١) ـ مصر




كنت في السادسة عشرة من عمري - أول مرة وطئت أرض أفريقا وأرض من العالم العربي ...
كنت نائمة في الباص السياحي الجديد والمكيّف الهواء في وسط درجات حرارة البلد. حر جدا بالنسبة لنا السياحيين مع أن كان ربيعا جميلا. كنا منتقلين من مكان سياحي لمكان سياحي آخر وقد تجاوزنا موقع قبر “هاتشيبسوت” المرأة التي كانت فرعون في زمانها. فيما بعد كنا نعبر قرية صغيرة وفقيرة. كنت نائمة لأن كنا نستيقظ بكيرا جدا ونذهب الى النوم متأخرا جدا لنستوعب الأكثر من كل ما كنا نزور في البلد من خلال أسبوع واحد من العطلة. فكنت أستغلّ من كل أوقات صغيرة مثل الرحلات في الباصات من منظر الى آخر وأنام ... ضد إرادتي معظم الوقت لأن ما كنت أشاهد في الرحلات من الحياة اليومية المصرية كان مثير للإهتمام في نظري. 

خلال الرحلة ذاتها لا أعرف لماذا استيقظت لثوان ،ربما كنت أحس أن قد يفوتني شيئا مهما. كان الباص يصير بسرعة وخلال اللحظة فتحت فيها عينيَّ وجدت نفسي أنظر في صبي واقف على بعد قصير من اباص ، لا أكثر من مترين، صبي واقف جانب الطريق (الطريق يعني الرمل الأكثر ممهد وسط مكان حيث لا تجد إلا رمل) وكان هذا الصبي قد خرج من برميل القمامة كبيرة (مزبلة) يصحبه في البحث عن الطعام معز هزيلة مثله. كلا من الصبي والمعزة هزيلان بشكل مخيف. هذا الهزال الذي نحن الغربيين نشاهدها فقط على التلفاز في الأخبار عن المجاعة في أفريقا ولأسباب مختلفة على عارضات الأزياء ... فكان الصبي يخرج من البرميل ليرى حيث كان الباص متجه، يرانا ولا يرانا في آن ولكن أحسست كأن ينظر اليّ مباشرا. 

في مشهد العسر ذاك ما أدهشني وأثّر في كان هو ناظر الصبي، عيناه. حيث أي منا قد يتوقع التوسل أو الحزينة أو الغضب أو أي شعور قوية مثلها التي “تناسب” ذلك المشهد فما فوجدت إلا سكون وهدوء. ناظر مليئ بالسكون وتقريبا شيئ من الإطمئنان والتساؤل ولكن لا من الفضولية. حتى لا فضولية لأن باصات فاخرة وسياحيين غنيين هو منظر يومي اعتاد عليه بكل وضوح. شيء مؤلفة مثل البحث عن الطعام وملابس. نحن الاجنبيون ما استحقنا حتى فضولية أو أي شيئ آخر من قبله. فقط رفع رأسه ونظر إلى الباص ليعرف إذا كان في خطر بالنسبة لمسار الباص. 
وهذا اللحظة منت أنظر في الصبي وكان ينظر فينا طالت في ذهني لمدة ساعة وانطبعت في ذهني أكثر من أي شيئ آخر في هذا البلد خلال رحلتي هذا أو في أخبار التلفاز ... لا شيئ يواسي الواقعية المباشرة. 
لقد اكتشفت حينئذ أن باقية العالم ليست في حاجة الينا وتعاطفنا (المتكلفة كثيرا ما) ودموعنا على وضعها وإلخ ... بل كان العالم يتبادل النظر معنا “الغربيين” بمساواة وحتى بشكل أقوى لأنهم ما عندهم ما يخسرونه فيما نحن نحتاج لكل شيئ حتى لمكيف الهواء في ربيع جميل.
 
ما كان يحتاج الصبي إلى شفقة. إحتاج إلى طعام لكن بدون أن يسأل أحدا لذلك وببساطة اكتفى بالبحث عنه بوحده. ويتسأل عن امكانيات الحصول على طعام وعن الأسباب التي تدفع سياحيين أجنبيين للعبور بقريته في غاية الاستعجال كل يوم. 
أو من الممكن أن ذلك هو ما استخرجت مما كنت أشوف في ناظره. لن أعرف أبدا ما كان وراء هذان العينين ولكن اكتشفت حينذاك عالم جديد تماما على بعد من أقل مترين مني. 


(the english version of it is here)