Si je n'avais pas lu Edward Saïd, je serais orientaliste - لو ما قرأت كتاب إدوارد سعيد لكنت مستشرقة

Friday 20 May 2011

Vendredi d'ennui



Comme un dimanche français, un vendredi jordanien est ennuyeux. On a beau avoir plein de choses à faire, dont des examens à réviser, des bouqins intéressants à portée de main, du nutella dans le placard, un soleil radieux ( peut être trop, on est obligé de fermer les fenêtres pour garder un peu de fraîcheur ), des infos particulièrement trépidantes : rien de mieux qu’un vendredi pour que les chaînes d’infos du monde arabe se remplissent de suspense : qui va manifester, où, quel nombre, quelle répression, quel nouveau pays va entrer dans le bal des révolutions et des révoltes, quelle nouvelle stupidité va nous sortir tel dirigeant (arabe ou occidental) ? 

Et pourtant c’est un vendredi, jour de congé, de repos, de prière, et d’ennui. Alors on lit des articles sur internet au lieu de réviser, on regarde les infos d’un oeil, toujours les mêmes reportages, les mêmes foules, les mêmes morts, la même injustice, la même politique à deux vitesses de l’occident vis à vis du monde arabe, le même espoir de plus en plus ténu que les populations arabes arriveront un jour à la liberté, à se débarrasser des ingérences étrangères pour de bon. 

Même pour cette année exceptionnelle, tant au niveau personnel qu’au niveau mondial et moyen-oriental, le vendredi finit par être un jour d’ennui, comme un dimanche en France. La seule différence c’est que l’ennui se passe dans une autre langue, et c’est bien pour ça que je préfère encore les vendredi d’ennui que les dimanche d’ennui.

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